Abstract
Abstract : La compréhension de la mobilité des troupeaux constitue un facteur clé pour les mesures de contrôle et d'intervention des épizooties. Elles ont des conséquences destructrices et meurtrières, très lourdes pour les économies des pays pour lesquels l'élevage constitue un levier important. Dans ce travail nous avons analysé le déplacement des animaux dans une partie de l'Afrique de l'Ouest (le Sénégal et la Mauritanie) et une partie de l'Afrique du Nord (l'Algérie et le Maroc) pendant l'année 2014. Nous avons également essayé d'identifier les déterminants de cette mobilité en utilisant les modèles gravitaires. Les données sont issues des laisser-passer sanitaires pour le Sénégal, du CNERV pour la Mauritanie et des enquêtes menées le ministère de l'élevage pour les pays du Nord. Il ressort de cette analyse que le déplacement des troupeaux, toute espèce confondue, forme un système connecté qui a mobilisé environ 3,7 millions de ruminants en moyenne mensuelle entre 442 localités qui ont entretenu 1772 mouvements pendant l'année 2014. Les animaux transitent entre les localités les plus peuplées d'hommes ou d'animaux, quelques fois à pieds (30%) dont 50% des trajets excédent 200 km. L'analyse du modèle de connexion des localités montre une forme structurelle dissortative contribuant substantiellement à la faiblesse du seuil de diffusion d'une maladie dans tout le réseau (0,15). Une proportion de 20% des localités contribue à 90% à ce seuil et elles devraient être efficacement suivies pour réduire les risques de déclenchement d'une épidémie. Le réseau a des communautés internationales qui, en plus de la forme de distribution des connexions, augmentent la vitesse et la facilité de circulation des infections, comme la FCO, entre les pays. Sur une approche probabiliste basée sur les modèles de comptage, le modèle gravitaire appliqué aux mouvements nationaux par espèce a mis en évidence un effet positif de la distance et des mouvements à pieds sur les flux des ruminants. Globalement, les variables telles que la population animale des lieux d'origine et la population humaine des lieux de destination considérées comme facteurs d'émission et de réception n'ont pas l'effet positif significatif prévu dans la littérature.